Les grands data centers énergivores mis en cause

Les grands data centers énergivores mis en cause

Les grands data centers qui sont les hébergeurs de nos existences numériques, se voient pointés d’un doigt hostile par une partie de la population qui constate avec une certaine angoisse, une consommation d’eau et d’électricité des géants du numérique qu’elle juge excessive.

En Irlande, les « fermes de serveurs » consommaient en 2021 près de 15% de la consommation d’électricité du pays.

En Grande Bretagne, Londres a annoncé que de nouveaux logements pourraient souffrir d’un manque d’électricité lié aux data centers, et Amsterdam vient de prendre la décision de stopper tout nouveau projet d’implantation de fermes de serveurs. Bien entendu, la conjoncture énergétique actuelle que génère la guerre en Ukraine et la baisse importante des livraisons de gaz russe, accentue encore la pression.

Des actions militantes locales ont déjà aboutit à des annulations de projets de data centers en France (Amazon), au Luxembourg (Google) et aux Pays-Bas (Meta).

Pour autant, le gouvernement irlandais continue de soutenir l’industrie de la donnée, mais tout en limitant fortement le développement de nouveaux data centers, jusqu’en 2028. Les géants du numérique jugent quant à eux les critiques non justifiées. Ils invoquent notamment d’énormes investissements pour s’approvisionner en électricité « verte » (non carbonée), et argumentent que stocker des bases de données de provenances diverses dans un seul endroit est énergétiquement moins coûteux qu’un stockage de bases de données dispersées entre une multitude d’ordinateurs.

Mais en Irlande, certains élus locaux protestent. « Les data centers occupent beaucoup d’espace mais ne créent aucun emploi », explique par exemple Madeleine Johansson, élue locale de la capitale. Cette même élue a réussi faire adopter une motion locale interdisant les data centers, ce qui a provoqué un conflit ouvert avec le gouvernement, toujours en cours. Michael McCarthy, un représentant de l’association professionnelle des opérateurs de cloud, affirme que les opposants aux data centers avancent aujourd’hui n’importe quel argument parce qu’ils ont perdu sur le terrain énergétique.

« Les data centers consomment en effet beaucoup d’énergie, mais il y a nombre d’industries qui consomment autant ou plus », estime-t-il.

Les intelligences artificielles (IA), qui apprennent en digérant d’énormes bases de données, consomment beaucoup d’énergie. Selon Google, les solutions de machine learning représentent jusqu’à 15% de sa consommation d’électricité.

Ce même représentant de l’association professionnelle des opérateurs de cloud, comme d’autres responsables de cette industrie en Europe, préfère dénoncer la responsabilité des différents États de l’UE, qui selon lui n’ont pas suffisamment consacré d’investissements dans les infrastructures énergétiques. Le débat n’est pas près de s’apaiser, alors que le monde numérique ne cesse de prendre de l’importance dans nos vies et que de nouvelles applications apparaissent chaque jour, toujours plus gourmandes en données, en puissance de calcul et en volume de stockage.

Les intelligences artificielles (IA) qui apprennent en digérant d’énormes bases de données, consomment beaucoup d’énergie. Selon Google, les solutions de machine learning représentent jusqu’à 15% de sa consommation d’électricité.

Les métavers, quant à eux, avec leurs graphismes en 3 dimensions et leurs capacités interactives, vont aussi nécessiter d’énormes puissances de calcul, synonyme de consommation très importante d’électricité. Quand on sait que pour la construction de son métavers, Facebook va devoir sortir de terre un réseau de data centers équivalant à ceux qu’Amazon, Microsoft et Google ont dû construire pour leurs services de cloud… , la bataille pour économiser l’énergie est loin d’être gagnée…

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